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Anna Martinazzi « est » une artiste dont l’œuvre peinte allie aussi merveilleusement que normalement profondeur intense et libre devenir, enchaînant heureusement autant que librement sur son maître Sécan : elle crée le rayonnement d’un intense contenu artistique qui s’impose à l’amateur digne de ce nom, c’est-à-dire consciemment et profondément envoûté  parce que conditionné autant dans ce sens par lui choisi.    Malgré les pièges dont l’art est actuellement saturé, il y a toujours possibilité de créer et donc d’enrichir une magie esthétique, et l’œuvre de Martinazzi nous le prouve : faisons aussi librement que totalement confiance en admirant les œuvres actuelles de cette artiste dont l’endothermisme ira indéfiniment loin pour nous imposer sa magie d’enchantement, déjà acquise et donc merveilleusement subie par ceux qui, essentiellement, savent «  voir »… !(Michel Tapié  1977)

  

À Anna Martinazzi (22 Juillet 1972)
 

Il y a  nécessairement une continuité artistique, quelle que soit la fausse discontinuité autour de l’art et de ce que la société de consommation voudrait que devienne l’art, pour mieux l’asservir… Et pourtant tous les espoirs sont permis aux artistes dignes de ce nom et jamais la proposition d’aventure n’a été si fabuleuse, loin de tous les conformismes de mode que la critique conformiste voudrait substituer à l’art. La destruction-création proposée par Nietzsche, entériné par Dada ( celui de Tzara et de Picabia et aux antipodes des tricheries prétendues néo-dada et leurs suites officielles honteuses…) a trouvé un départ aussi autre que normal  dans l’abstraction lyrique et l’action-painting depuis une trentaine d’années, proposant une multivalence de voies qu’il faudra le temps d’un ère autre indéfiniment longue pour en épuiser les possibilités, non pas de consommation, ce ne sera jamais la question, mais bien d’enchantement esthético-artistique avec tout ce que cela comporte intuitivement autant qu’ épistémologiquement parlant.  Aussi, quelle joie de rencontrer un peintre authentique qui se devient essentiellement en tant qu’artiste totalement digne de ce nom : Anna Martinazzi, dans la suite normale de Hans Hoffmann, De Kooning, Sécan et Riopelle, nous propose des «  œuvres d’art » totalement dignes de ce nom, incluant contenu dramatique, création structurelle ouverte sur d’autres libertés incantatoires, dans la voie la plus authentique de l’art de toujours où la continuité inclut le dépassement, dans l’aventure merveilleuse de créations, enchantement digne de ce que doit profondément être aussi bien «  l’artiste »   que « l’amateur d’art » devant le fait de l’œuvre d’art (Michel Tapié)

 

L' oeuvre picturale d’Anna Martinazzi est essentiellement artistique et démontre de sa part un total dégagement de tous les fatras actuels qui n’auront jamais rien à voir avec l’art.  En ceci elle est dans (et fait donc partie) les rares individus qui (à travers les fatras confusionnels et opportunistes du  soi-disant milieu de l’art de notre planète ) sont les seuls artistes authentiques.  Ces œuvres dégagent ( et de ce fait engagent les authentiques  amateurs) un intense contenu artistico-esthétique aussi incantatoire qu’enchanteur à travers lesquels se poursuit inépuisablement sa propre voie de recherche et de création, ce qui nous emmène merveilleusement très loin ( parce qu’à une autre puissance) de la  banalité des actuels conformismes soi-disant artistiques.  Continuez dans ce sens, Anna Martinazzi…  il n’est d’ailleurs pas besoin de le lui dire, puisqu’à travers son œuvre elle « est » et enchante les vrais « amateurs » d’art parce qu’ils attendent de l’artiste hautement digne de ce qualificatif.  Avec nos remerciements profonds, nous applaudissons à l’avenir de votre merveilleuse continuité !  ( Michel Tapié, automne 1978)

 

À Anna Martinazzi  « peintre  »  authentique... et continuez!                                                          

C'est une grande joie pour moi de présenter en 1975 les nouvelles créations artistiques d'Anna Martinazzi: elle se continue heureusement et aussi profondément qu'expansivement, tant dans l'intensité au contenu dramatique-lyrique de la matière-couleur que dans les hauts dépassements de son actuel message au contenu aussi libre que rigoureusement esthétique.  Une telle attitude d'artiste liée au résultat strictement artistique nous rassure pleinement et heureusement sur le devenir de la permanence artistique menacé par toutes les « modes » absurdes de consommation: merci pour « l'art » et les « amateurs ».   (Michel Tapié  1975)      

Avec Anna Martinazzi la peinture trouve une équivalence musicale exacte - un système de rythmes et de pauses, de sonorités et de silences - capable de transformer la peinture en une composition symphonique. Celle-ci est la première constatation qu’on est porté à faire devant les œuvres de la jeune artiste italienne qui à Paris a mérité l’approbation des critiques les plus avisés, premier entre tous celui de Michel Tapié.     La vision de la nature se réalise par l'œil intérieur, l'œil qui répudie le profil ordinaire rendu par la perception sensationnaliste, mais il vérifie l'aspect « autre », cryptique et toutefois présent et contraignant.  De la nature, en somme, Martinazzi évoque l’intime dynamique d'une métamorphose incessante, ainsi que ses toiles semblent condenser, dans un creuset tourbillonnant, cascades mystérieuses de sèves et d'humeurs, la même essence vitale qui pénètre en chaque forme et chaque forme avive...   À ce point on pourrait dire qu'à leur manière les peintures d'Anna Martinazzi constituent, pour métaphore, des signaux de condition humaine,  en cristallisant l’ardu et souvent âpre parcours quotidien de l'homme; en inscrivant,  enfin,  spatialement ses inquiétudes, ses peurs, ses angoisses et aussi ses moments de sérénité, ses aspirations à un équilibre intérieur, ses ascensions, aussi, vers des mondes supérieurs.  Considéré donc dans son complexe, le discours de cette jeune peintre ébauche la dialectique éternelle qui se cadence dans l'intériorité humaine.  Son mérite est d’avoir apprêté, avec sévérité de buts, les moyens proportionnés pour atteindre un tel résultat,  et de les avoir organiquement coordonnés jusqu'à définir un message d’unitaire modulation: moyens, ceux-ci, éminemment fondés sur les possibilités évocatoires qui sont inhérentes à la couleur, au cas où la couleur soit gouvernée par l'énergie psychique.  En conclusion, je dirais que, grâce à la prégnance expressive de son imaginaire, Anna Martinazzi est une présence qui sollicite l'attention la plus vigilante.    (Carlo Munari

Chutes de couleurs, violences de bleus, de rouges flamboyants et de jaunes dorés, grumeaux et couches de coups de pinceau riches de matière informe s’amoncelaient comme flots :peinture somptueuse, à classifier dans le domaine de cet expressionnisme abstrait qui eut un moment particulièrement vital dans les années ’50 : c’est ça, en résumé, la peinture d’Anna Martinazzi, jeune artiste de Brescia.  Éruptions, impétueuses colonnes d’eau, qui se dégagent de la terre, en expriment énergies d’éléments affranchis : incendies et brûlantes coulées volcaniques, flammes apocalyptiques qui se tordent sur un rythme endiablé, dans une atmosphère extrêmement surréelle : voilà les autres aspects d’une inspiration picturale tourmentée et obsédante.  Une peinture constituée d’images qui s’imposent par évidence dramatique et qui appartiennent à un symbolisme plein de fantaisie dans sa modernité,  rapporté au chaos, comme dernière perspective d’un présent de plus en plus incertain.  Les moyens picturaux qu’Anna Martinazzi maîtrise,   pourraient se définir dans le milieu d’un « revival » technique expressionniste.  Il s’agit d’une constante opposition de masses de couleur qui semblent se heurter dans l’espace détruit par une multitude de présences subversives.  Ces contrastes ont un sens beaucoup plus explicite dans les tableaux que dans les sculptures, aux effets de clair-obscur plus simples et vagues, modelées avec l’instantanéité des esquisses.       Anna Martinazzi rend un angoissant témoignage du notre temps, qui se révèle de plus en plus contraire aux rêves et aux espoirs optimistiques.    (Giuseppe Marchiori)

Á  propose de cette femme peintre de Brescia, le professeur Anna Maria Martinazzi, on peut dire que, dès sa première exposition parisienne, elle a enthousiasmé les critiques les plus célèbres :Maximilien Gauthier (Les Nouvelles Littéraires), Claude Roger-Marx (Le Figaro Littéraire), Raymond Charmet (Les Arts), et Michel Tapié, le promoteur de l’informel, défini le pontife de l’art moderne, André Parinaud, P. Sauvage etc.   Artiste naturelle, Anna Maria Martinazzi possède une peinture lumineuse et très séduisante. Ses tableaux transmettent vie et chaleur et, quelquefois, ils ont un je ne sais quoi de mystérieux qui semble évoquer ineffables rêves.   (Maria Brandi)

Anna Martinazzi, vous avez les deux vertus essentielles qui caractérisent l’apport de la femme dans l’art plastique moderne : le sens profond de l’organique et la palette expressionniste de la violence.  Vous êtes la pulsion instinctive même !  Mais je n’admire pas seulement ce déchaînement d’émotions intenses qui vous fait vibrer à l’unisson de la tornade de sensations qui vous submergent, cette ouragan de carmin, ces vagues de jaune, la puissance de vos verts – votre autorité, pour tout dire, et ce don de nous faire participer à la fête d’une sensualité orgiaque, je perçois surtout derrière la vague de cette célébration, les inquiétudes sourdes qui transparaissent, les appels, les angoisses, les interrogations sans réponses qui sont celles de notre époque qui s’est arrachée aux vérités simples pour voguer dans le dur ciel de la désespérance ; je suis infin sensible à cette maîtrise dont votre art témoigne, à cette lucidité qui domine votre oeil et vous fait toujours retrouver équilibre, malgré les dissonances, l’harmonie dans les antagonismes et la beauté au coeur du maelstrom de formes et de couleurs. Cette capacité à dégager les rythmes essentiels, les structures au sein du chaos, à discipliner la sauvage puissance qui ruisselle, torrentielle, de vos pinceaux, voila peut-être l’essentiel de votre geste, et vous situe, Anna Martinazzi, dans les rangs supérieurs de l’expressionnisme d’aujourd’hui.  (André Parinaud, novembre 1978)

ANNA MARTINAZZI: LA MUSIQUE D’UN AUTRE MONDE
De l’Italie où coule depuis huit siècles le fleuve le plus prodigieux de la peinture mondiale, nous arrive une jeune artiste étonnante qui fait ruisseler sur les toiles des dons éclatants jaillissant en une inspiration transcendante. Les tendances actuelles de la figuration et de l’abstraction, avec leur virulentes contradictions, brasiers d’art d’aujourd’hui, se rencontrent dans ses peintures et y font exploser un volcan très singulier.
À son actif, Anna Martinazzi, munie d’un solide métier de dessinatrice, déjà connue en Italie, possède une œuvre de portraitiste et de paysagiste qu’elle a montrée à Paris. Tout récemment, elle à fait une exposition à Beyrouth, préfacée par Michel Tapié. Ce célèbre critique parisien d’avant-garde, l’a orientée vers les voies de l’abstraction, où elle se engagée avec une ardente résolution. Elle y a découvert les ressources plastique susceptibles d’exprimer ses profonds sentiments musicaux. L’art des couleurs, comme celui des sons, apporte des résonances abstraites, et elle déclare elle-même : » Je fais de la musique avec mes pinceaux ».
Un paysage est transposé par Anna Martinazzi, en rythmes chromatiques d’une audace fascinante. Les vastes étendues de la terre, les lointains nostalgiques se transmutent en longues traînées de rouges sourds, de bleus épais, striés de jaunes fulgurants.
Des rochers, des arbres ne subsistant que des masses noires, comme des cris d’angoisse, tandis que le ciel, les nuages, ces « merveilleux nuages » que célébrait le poète Baudelaire, chantent des hymnes à l’éternelle, à la subtile et inlassable fuite du temps et de l’univers, tantôt en tendres dégradations de rouges passant au rose et à l’or, tantot en contrastes passionnés de nuées étincelantes, scintillantes comme de l’argent, sombres comme l’Enfer, bleu-clair comme le Paradis.
Parfois surgit sous les pinceaux d’Anna Martinazzi la vision d’un monde intemporel antérieur à toute l’histoire humaine. Des formes hallucinantes de monstres irréels apparaissent. Elles évoquent à nos yeux les efforts primitifs de la vie dans le chaos de l’univers, les pulsions instinctives de l’existence. Souvent l’artiste développe avec passion les émotions pures, indéfinies, d’une rare intensité qui font vibrer sont cœur. Des saccades de grands traits bleus balayent avec autorité l’espace de la toile, semblables à un ouragan. On voit aussi des tornades de garances et de carmins roulants en vagues furieuses, des mêlées de jaunes sulfureux et de verts méphitiques, courant vers on ne sais quelles célébrations mystérieuses.
Ce beau déchaînement caractérise parfaitement les aspirations tumultueuses, les inquiétudes radicales de notre siècle bouleversé par une terrible crise de croissance. Il faut admirer qu’Anna Martinazzi ait su conférer à ces secousses dramatiques du monde contemporain une harmonie supérieure. Elle y parvient en établissant de puissants et larges accords, par lesquels s’équilibrent les dissonances comme le font les maîtres de la musique. Ce jeune peintre a conscience que le but suprême de l’art est de purifier, en l’exprimant, en la magnifiant, la sauvage et invincible puissance de la vie. (Raymond Charmet)



Á la galerie Duncan, Anna Martinazzi a presenté de très suggestives impressions, presque informelles, mais très rythmées et communicatives. Nous avons remarqué la beauté des ciels sur des couchers de soleil sortis d’une palette riche en couleurs. Le pinceau ferme et généreux est déjà bien contrôlé par cette jeune artiste dont le succès s’affirme chaque jour. ( Bernard Gauthron)

Il n'est pas facile de dire si Anna  Martinazzi préfère le figuratif ou l’informel. La passion avec laquelle elle peint,  sa maîtrise prodigieuse dans l'usage des couleurs, l'élégance et en même temps, la vigueur de son style lui permettent de s'exprimer en n’importe quel genre de peinture et de communiquer à ses œuvres ce charme subtil et ensorcelant  tant loué par les critiques les plus qualifiés, même si de différentes tendances.  Anna Martinazzi est un artiste qui sait spiritualiser et rendre attrayant n'importe quel son interprétation.  Ses tableaux sont visions oniriques et poétiques exaltées par une technique savante et par un tissu chromatique exceptionnel.   En certaines œuvres on perçoit un sentiment de paix ou un appel à l'espoir.  En effet,  dans les peintures radieuses du Martinazzi il y n'a pas aucune ombre de ce pessimisme ou de ce désespoir qui sont sujet  fondamental pour beaucoup d'artistes contemporains.    (Renato Tedeschi)
 

 

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